Les Herbiers – Kévin, jeune apiculteur vendéen, peine à se remettre d’avoir vu les gendarmes de la ville venir faire un quasi-raid sur le marché où il vendait son miel bio et s’emparer des deux cents pots qui se trouvaient sur son étal avant de les charger dans la camionnette et de les emporter à la Gendarmerie sous escorte.

Kévin a été emmené également chez les pandores des Herbiers afin de fournir quelques explications sur le succès que son miel bio auprès des consommateurs du marché. Le jeune homme, qui possède une vingtaine de ruches sur son terrain, avait bien remarqué que depuis quelques semaines, sa clientèle s’était rajeunie et semblait apprécier de plus en plus son miel bio. Il avait mis cela sur le compte d’une envie de retour aux produits naturels chez le consommateur et était plutôt satisfait de voir se développer son petit commerce. Il avait même eu l’honneur d’un article sur Ouest-France où le journaliste vantait la qualité de sa production et la bonne santé des abeilles qui fabriquaient ce miel que les habitués du marché achetaient, étonnamment, par lots de douze. La belle histoire s’est terminée quand les épouses des gendarmes, réunies pour un thé chez l’une d’entre elles, se sont mises à goûter à ce miel divin acheté au marché. Au bout d’une heure, la moitié d’entre elles se sont mises à courir nues dans les espaces verts de la Gendarmerie, pendant que l’autre moitié riaient sans plus pouvoir s’arrêter et jetaient des fleurs sur les passants tout en chantant des airs vendéens traditionnels. Très rapidement, après une analyse du thé, puis du miel, la présence de tétrahydrocannabinol, le composant principal du cannabis, a été mise en évidence et la piste ne fut pas longue à remonter.

Le voisin du champ de Kévin faisait pousser une centaine de pieds, très discrètement, mais a été trahi par les abeilles qui venait butiner ses plants et introduisaient ainsi un effet psychotrope au miel bio. Kévin a été depuis relâché et mis hors de cause, mais va être poursuivi par le GAB85, le Groupement des Agriculteurs Bio de Vendée, qui lui reproche notamment un affichage de marché trompeur, car le cannabis n’était pas bio.